Sodankyla :

l'heure du retour est arrivé, cette étape de 570 km me conduira en Finlande après 7h30 de route. La E6 qui suit les côtes norvégiennes m'offre encore de très jolis paysages. Les 30 derniers kilomètres avant la frontière se feront avec beaucoup d'attention, des panneaux signalant la présence de moutons. A chaque sortie de virage, des brebis avec leurs agneaux occupent le milieu de la route, couchés à même l'asphalte.


On m'avait prévenu, la Finlande, ce sont des grandes lignes droites bordées de forêts de pins, d'épicéas ou de bouleaux. La caméra ne me servira pas. Si les rennes étaient plutôt disciplinés en Norvège, ici c'est l'anarchie complète, ils ne pensent qu'à traverser devant vous, je l'ai échappé belle une à deux fois. J'arrive à mon hôtel, la porte est close. Un coup de téléphone au numéro indiqué sur la vitre et je peux rejoindre une très grande chambre. Le personnel ainsi que la clientèle sont fantômes (au petit déjeuner le lendemain, nous étions 5). Je pars dîner en ville, mon repas sera une pizza, 2 fois plus grosse et aussi 2 fois moins chère qu'en Norvège.


Uméa :

660 km et 7h10 de route, je suis de retour en Suède. La journée a été complètement banale, j'ai passé le cercle polaire arctique. Il est facile de s'en souvenir car Rovaniemi, la ville natale du "Père Noël" se trouve à cette hauteur. Je n'ai même pas fait d'arrêt car si vous commencez à cerner le personnage, vous avez compris que je fuis les endroits trop touristiques. Jusqu'à Tornio, la circulation devient plus dense et de nombreux radars fixes égaient les bords de la chaussée. En ce qui concerne la Suède, l'autoroute E4 (peut-être par ce que nous sommes samedi) est elle aussi très fréquentée et de nombreuses boites à images vous rappellent à la raison. Uméa est une ville universitaire qui est bien arborée et propre.


Orsa:

je vais rejoindre le centre de la Suède, ce dimanche, les 570 km seront avalés en 7h45.  Je quitte l'autoroute à Sundsvall, heureux de pouvoir m'extraire de la multitude de camions, de caravanes et camping-cars. Après une centaine de kilomètres sous la pluie, le soleil revient.

J'ai repris les axes secondaires où j'ai parfois la surprise de rouler sur un lit de cailloux. 40 km/h, le regard loin devant et  l'expérience du pilote permettent aux 400 kg de la moto en charge de se tirer de ces situations. Je suis tellement heureux d'avoir retrouvé ces routes où je suis seul le plus souvent que je mets à chanter sous mon casque, visière fermée. Je ne m'étais jamais entendu chanter, quel horreur !!!!, j'ai beau essayer de m'appliquer pourtant c'est faux, archi faux, mais ça fait du bien.


La campagne suédoise est magnifique, je rejoins mon hôtel. L'accueil est excellent, la chambre est un modèle de propreté et de confort. J'ai très vite fait le tour de cette petite ville. J'ingurgite un plat que je ne saurai nommer avant de prendre le repos nécessaire à l'étape du lendemain.


Helsinborg :

Cette étape a été la plus kilométrée du voyage, 700 km et 8h00 de route. Les 250 premiers kilomètres ont été mémorables, je les ai parcourus sous des trombes d'eau. Par endroit les voitures étaient arrêtées sur le bord tellement la visibilité était nulle, lorsque j'y pense aujourd'hui je me dis qu'on a dû me prendre vraiment pour un fou.


Le seul intérêt de cette ville, c'est le ferry qui permet de rejoindre Helsingor au Danemark, le prix de la traversée est exactement le même que celui du pont ( Oresundsbron) emprunté à l'aller, comme c'est bizarre. Une descente de police avec chien juste à côté de l'hôtel a confirmé le côté insécurité des villes. La moto est juste sous la fenêtre de ma chambre, au moins je dormirai plus tranquille.


Osnabrück :

Après un bon petit déjeuner, j'arrive juste à temps pour prendre le ferry de 8h45, 30 minutes après je suis au Danemark. Je continue sur l'autoroute, je dois maintenant rejoindre le ferry de Rodby Faerge pour passer en Allemagne. Quelle chance, le temps de prendre mon billet et je suis le dernier à embarquer pour ce passage (il a bien géré le gars !!!!). 


A Puttgarden, une file interminable de voiture attends en roulant au pas, de pouvoir s'engager sur le traversier. Je mets 7h30 pour réaliser les 600 km de ce jour dont 1h30 de bateau, les grandes portions de vitesse non limitée m'ont évidemment permis cela.

C'est le second hôtel où je séjourne en Allemagne et c'est toujours aussi propre et professionnel, le parking est même sécurisé.


Reims :

je n'ai pas fait 150 km dans notre beau pays que réapparaissent sur les bords de route les "petits hommes bleus".  Au bout de 6h45 et de 570 km, je regagne l'hôtel qui est situé à environ 800 m de la cathédrale et du centre-ville. C'est plaisant de pouvoir parler dans sa langue maternelle. Ce soir, c'est le grand jeu, je commande le menu le plus cher de la carte (malgré tout, ce n'est pas le prix d'un plat en Norvège), apéritif et vin et surtout du pain à volonté.


Les belles choses ont une fin, demain c'est le retour à la maison. Le TomTom m'indique 7h00 de route si je prends le chemin le plus rapide, le plus court et le plus cher. J'ai envie de rentrer mais pas trop vite, je choisis alors l'itinéraire touristique et ses 9h30 , ce qui me permettra de faire la route du champagne.